Photo-haïkus
Sélection photo-haïkus
Publication
L’AFH a le plaisir
de vous annoncer les résultats
du cinquième
Concours Photos-Haïkus 2021
(Trois images proposées + Jury : Danyel Borner)
Merci toutes et tous pour vos envois !
Rappelons que le haïsha, directement issu du haïga japonais (dessin à l’encre + calligraphie + sceau de l’auteur) présente de semblables caractéristiques avec le support d’une photographie :
Illustration et haïku pouvant se suffire à eux-même, formant par mariage heureux une troisième et singulière proposition sans redondance entre les différents éléments.
Les images étaient fournies dans la qualité technique (à préserver) de publication sur site et n’ont évidemment jamais été traitées personnellement donc totalement inédites pour ce 5ème concours.
Sélection de 10 haïshas pour cette édition (cliquer pour agrandir) :
Vent d’automne
impossible à maîtriser
mes mèches blanches
Isabelle Carvalho Teles
visite du médecin
les fleurs sauvages n’effacent pas
mes obsessions
Hassane Zemmouri
une tranche de vie
parfum caramel citron –
l’été se savoure
Claudie Caratini
sur ses épaules
il caresse les cheveux
de son Papi
Béatrice Aupetit-Vavin
entre chien et loup
la nouvelle dans ses yeux
floute le monde
Olivier-Gabriel Humbert
le vieux couple
la brise m’apporte
leurs mots d’amour
Éléonore Nickolaï
aveuglé par l’absence
cet obscur désir
d’un passage secret
Robert Gillouin
ma lettre
dans l’ombre de ses cheveux
le vent invisible
Marcellin Dallaire-Beaumont
orage de larmes
des coulées de maquillage
le long de mes joues
Sandra Houssoy
trop d’ombres
même la mort
écarquille les yeux
Lavana Kray
Sélection Photo-haïkus
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du quatrième Concours Photos-Haïkus 2020
Concours (Jury : Éléonore Nickolaï)
Avant -propos :
L’art du photo-haïku émane de deux passions, celle de la photographie et celle du haïku.
Nous attendons de la photo des acquis techniques et esthétiques, comme nous attendons du haïku un certain nombre de caractéristiques qui le définissent comme tel. L’un comme l’autre doivent nous convaincre, mais indépendamment. Autrement dit, la photo doit nous capter sans l’appui du haïku et inversement.
En règle générale, notre regard saisit la photo avant le haïku. C’est ensuite que nous faisons le lien entre les deux, parfois instantanément, parfois après réflexion. Le photo-haïku n’est pas réussi lorsque l’un illustre l’autre ou lorsque le lien entre les deux reste insaisissable.
De ce fait, dans mon analyse des 73 photo-haïkus reçus de 37 auteur.es., j’ai procédé de la manière suivante :
– premièrement, je me suis interrogée sur la photo, sur ses qualités techniques et esthétiques. Que dégage-t-elle ? Me touche-t-elle ?
– deuxièmement, le haïku possède-t-il les caractéristiques poétiques indispensables pour qu’il résonne en moi ?
– troisièmement, puis-je capter le lien entre la photo et le haïku ? Si oui, quel effet provoque-t-il ?
…/… Propos complet, lien pour PDF
Photos cliquables pour agrandissement
premier été sans toi
à ta place sous les draps
le froid se glisse
Joëlle Ginoux-Duvivier
fin de l’automne
la feuille morte
elle aussi
Christiane Ranieri
marée basse –
des pattes de chien, d’oiseaux
si proches des pas des hommes
Françoise Gabriel
confinement
les arômes de liberté
de mon thé citron
Patrick Fetu
fin d’été
replié le souffle
de l’éventail
Annie Chassing
insomnie
j’écoute les couleurs
de la nuit
Françoise Maurice
Premières feuilles mortes
Les amours d’été
Déjà lointains
Laurence Fischer
nouvelle saison
le coucher de soleil
a changé de fenêtre
Mireille Peret
balade en barque
dans l’été à la dérive
nos habits trempés
Françoise Deniaud-Lelièvre
éclats de rire
sur la joue de l’enfant
un peu de ciel
Anne Delorme
matin d’automne
à la fenêtre
le dernier papillon
Naeja
Sélection Photo-haïkus
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du troisième Concours Photos-Haïkus 2020
(Jury : Robert Gillouin et Gérard Dumon)
Avant -propos :
Sélection haïshas juin 2020.
Vingt-deux candidats ont répondu à l’appel. Nous avions demandé l’envoi de deux propositions par personne.
Les choix ont donc été opérés sur quarante-quatre haïshas, ce qui n’a pas toujours été aisé, les envois étant dans leur majorité intéressants.
Sept d’entre eux ont eu nos faveurs… Il est à noter que trois ont fait l’objet de choix communs.
Les voici, accompagnés de nos commentaires.
Robert Gillouin et Gérard Dumon
Photos cliquables pour agrandissement
j’écoute Piaf
pour la millième fois…
la vie n’est pas rose
Lavana Kray
Sur cette photo d’une belle construction, se dégage un effet de profondeur et de dérision. L’objectif nous colle presque le nez dans le sable, impossible d’échapper à cet étalage de détritus. L’ouverture choisie, estompe juste ce qu’il faut de l’arrière plan. Dans ce tableau le haïku prend de la hauteur dans un ciel grisonnant, et nous apporte ce petit côté désabusé. Mais il y a assez d’ouverture pour que chaque lecteur puisse investir de sa réflexion, cette plage et son naufrage environnemental. Pour ma part, un haïsha réussi.
Gérard Dumon
J’aime beaucoup la photo, à la fois pour son cadrage assez classique (13 _ 2/3) avec un point focal au 1° plan qui attire le regard, et aussi par ce qu’elle nous dit de notre monde endéliquescence.
L’allusion à Édith Piaf et à la vie qui, du coup n’est pas très rose accentue le côté militant de ce haïsha qui donne une fois de plus à réfléchir sur nos actes quotidiens.
(Je me demande si le côté « pixellisé » des détritus sur la plage est voulu, ou pas…)
Robert Gillouin
sur son fragile esquif
le rêveur
a pris le large
Sophie Masson
Sans lui prêter vraiment cette intention, on pourrait dire que cette photo est l’illustration du déconfinement proche, ou rêvé. Le rêveur est ici le passager d’un drôle de bâtiment, sur lequel le lecteur s’embarque au premier coup d’œil. Le choix du format et du noir & blanc de la photo, apporte avec bonheur cette possibilité de rêverie, pour chacun. Mise à part, que personnellement je trouve que le personnage est peut-être un poil trop centré, et que l’’ensemble aurait sans doute pu encore gagner en profondeur ( avec le haïku mis sur le bas de la diagonale, libérant plus d’espace pour le regard )… ce haïsha est une réussite.
GD
Très belle idée !
Ce « navire » rêvé n’est que le support d’un hamac, le hamac est fait pour le rêve…
L’homme est en équilibre entre rêve et réalité, la mer est faite de forêts et d’herbes folles… Admirable !
Je me pose la question suivante : le photographe a-t-il surpris le rêveur ?ou a-t-il réalisé une mise en scène ? La première option serait magnifique !!!
RG
Auszeit vom Gedränge
Erster Urlaubstag
Das Meer zum Greifen nah
Paul Bernhard
plus de cohue
premier jour de vacances
la mer à ma portée
Traduction Eléonore Nickolay
Je l’avoue, j’ai une grande attirance pour les photos « matières » et celle-ci m’a séduite par la pureté de sa composition. J’y trouve à la fois un graphisme recherché et un vrai équilibre de l’ensemble. Le choix de la police du haïku, et son emplacement sous le cailloux blanc à la manière d’un sceau, me fait penser à un sumi-e. Pour moi, la fausse sobriété de l’image pour employer une métaphore, recèle le corsé d’un café (matière-sujet) et la finesse du thé (composition de l’image). Le haïku est simple, traduit juste la présence de l’auteur sur le lieu de la prise du cliché. Le poème garde ainsi la distance minimale nécessaire, pour créer un haïsha.
GD
rue de banlieue
par la seule fenêtre ouverte se jette
un rideau
Annie Chassing
Un haïsha bien ancré sur un haïku fort. Le mouvement sur la photo contraste avec les poissons visiblement morts, qui flottent le ventre en l’air. Pourtant l’ensemble est doux, peut-être en contraste avec la violence du propos et des eaux mortes… Un haïsha qui ne laisse pas indifférent, de par son énergie à vouloir s’abstraire d’une situation figée et stigmatisée. À mon avis le haïku aurait « peut-être » encore gagné en force, si la césure était juste après « ouverte » Mais de toute façon, c’est un haïsha fort et réussi.
GD
Ce rideau qui se jette avec autant de grâce, de quoi est-il le symbole ? Peut-être le désir de s’envoler, de s’échapper d’un milieu subi et peu attirant ?
La douceur du traitement de l’image (tirage très « soft ») s’oppose à la violence de l’acte qu’elle présente : ce rideau se la joue déferlante. Ce contraste est, dans le texte, appuyé par le verbe, par le fait qu’il n’y a pas d’issue : seule la fenêtre permet la fuite…et il n’y en a qu’une !
Très symbolique et magnifique ! Un poème que François Cheng ne renierait pas…
RG
au bout du môle
deux vieux parlent d’autrefois
comme tous les jours
Patrick Fetu
Le haïsha trouve tout de suite sa cible… « je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans…etc » . La photo est bien là pour nous rappeler une époque révolue. Des vieux bâtiments meurent doucement dans la rouille, et la patine du temps sur les matières et les couleurs, y jette un certain panache. Ces bateaux de pêche pointent une époque qui a été bouleversée par une politique économique de la mer sans état d’âme. Les conséquences humaines ont été terribles. Mais ici le haïku, préfère l’aborder avec un brin d’humour nostalgique, deux témoins, sûrement des anciens marins pêcheurs, qui se retrouvent tous les jours pour se réchauffer le cœur, au bout du môle…Tout un symbole. Le lecteur peut facilement faire un peu sienne, cette histoire humaine…
GD
Prière pour Pâques –
une sorte de frémissement
de l’insectarium
Lavana Kray
Ce haïsha m’interroge. Il y a une vraie recherche graphique entre la présence des sujets et de leurs ombres qui est très réussie et qui compose l’image en deux parties.
Avant même de lire le haïku qui lui est associé, j’avais imaginé le sujet du premier plan comme étant un gros plan sur un insecte, ou un élément d’un mammifère disparu (dinosaure ou autre). Je pense que le lien entre la photo est le texte se situe dans ce questionnement.
Alors, pourquoi une prière ? Pourquoi Pâques ? L’être représenté au premier plan serait-il en train d’émerger d’un œuf (de Pâques ?), suite à une improbable prière ?
L’auteure seule le sait… Mais le haïsha est aussi fait pour présenter un peu de mystère, non ?
RG
sortie d’hôpital –
pour affronter son regard
il met le masque
Carmelina Carracillo
Image double. Un côté net, une partie floue. La vie, quoi !
Sans le texte, cette image nous entraîne déjà vers ce double sens, et le haïku précise la volonté de l’auteur, précise le scène dans laquelle il tient à l’inscrire.
Malgré tout, la partie mystérieuse nécessaire au haïsha subsiste dans un élément identitaire : qui, des deux renonce à affronter le dialogue ?
Séquence émotion pour ce haïsha qui, tout en passant par le symbole, va bien au-delà.
RG
Le haïsha, ou haïku-photo, art récent, est une photo liée à un haïku sans que cette photo constitue une plate illustration du haïku. Le haïsha offre une autre lecture et une vision originale orientant la pensée vers d’autres possibles.
Haiga im Focus site de Claudia Brefeld
Sélection Photo-haïkus
Publication
L’ AFH a le plaisir de vous présenter une sélection « Haiga im Focus » du site de Claudia Brefeld, réalisée par Éléonore Nickolay.
Extrait PDF ci-dessous :
Le projet « Haiga im Focus » est un site internet où sont publiées mes sélections mensuelles de photo-haïkus et de haïgas. Mon objectif est de montrer un large éventail de ce genre de compositions, du haïga traditionnel jusqu’aux formes d’expression artistique du haïga et du haïsha moderne et expérimentale, dont le critère essentiel reste l’esthétique. À ce propos, Ion Codrescu a déclaré clairement: « Le point le plus important est de respecter son esprit. » (Simply Haiku 2010/06/22) …/…
Claudia BREFELD
Propos complet + traductions par Éléonore Nickolay, ici
Note : Pour lisibilité, images présentées plus grandes qu’éditions francophones car elles ne s’agrandissent pas en cliquant.
Helga STANIA
Traude VERAN
Kerstin HIRSCH
Anke HOLTZ
Ruth Karoline MIEGER
Christof BLUMENTRATH
Peter WIßMANN & Christine PLETZER
Sélection Photo-haïkus
Publication
Vous pouvez retrouver également cette présentation superbement mise en page par Claudia Brefeld avec les textes traduits en langue allemande sur le site Haiga im focus ici :
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du deuxième Concours Photos-Haïkus 2019
(Jury : Valérie RIVOALLON)
Avant -propos de Valérie RIVOALLON
Je remercie l’AFH de m’avoir confié la sélection de haïshas de ce trimestre.
Soixante-trois haïshas ont été reçus de la part de trente-deux participants et quinze ont été sélectionnés.
Mêlant photographie et haïku dans une troisième œuvre, le haïsha est triplement plus difficile à réussir.
Il ne suffit pas de suivre les règles. Une photographie techniquement parfaite ou un haïku respectant les trois consignes classiques peut être sans intérêt. On aime parfois à les comparer car ils capturent chacun l’instant. Cet instant qui nous fait appuyer sur le déclencheur ou poser les mots sur le papier. Le tout est de parvenir à transmettre non seulement ce que nos sens ont perçu mais également les sentiments qui ont touché notre cerveau et notre cœur.
Il faut choisir ce que l’on veut partager. La photographie permet au spectateur de regarder l’image dans son ensemble ou dans ses détails. Elle provoque ou pas chez lui un sentiment semblable ou différent de celui de l’auteur. Le haïku, quant à lui, laissera libre cours à l’imagination du lecteur. Il décryptera le poème et parviendra ou non à reconstruire l’instant décrit par l’auteur.
… /…
Avant-propos complet, ici
Valérie RIVOALLON
Photos cliquables
Début de l’été
Le délice
De ses premiers mots
Mireille Peret
fin de l’été
au-delà des Perséides
une étoile
Françoise Maurice
fin de saison
l’été s’en va
à l’autre bout du monde
Gérard Dumon
Anniversaire –
il y a si longtemps
que tu ne vieillis plus
Joëlle Ginoux-Duvivier
troisième printemps –
la première gorgée
de grenadine
Anne Delorme
souvenir fugace
sans enfant
Éléonore Nickolay
les volets claquent
sur mon buvard rose
plus crevé que moi
à l’horizon
Un fragment de cœur
une invitation
dernière neige
Sélection Photo-haïkus
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Vous pouvez retrouver également cette présentation superbement mise en page par Claudia Brefeld avec les textes traduits en langue allemande sur le site Haiga im focus ici :
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du premier Concours Photos-Haïkus 2019
(Jury : Eléonore Nickolay)
Avant -propos d’Eléonore Nickolay
Vous étiez 41 participant.es et j’ai reçu 82 contributions : des photos magnifiques, je vous en félicite !
Mais ce n’était pas un concours de photos, vous le savez bien. Il était de mon devoir de m’interroger sur la qualité des haïkus. Ensuite, j’ai dû considérer le lien entre les deux. Ce lien ne doit pas être trop serré. Autrement dit, si votre haïku décrit ce que votre photo met en image, où est l’intérêt du haïku ? Et si le haïku commente, ou même interprête votre photo, alors là, vous privez l’observateur du plaisir d’apprécier librement l’image et de le faire résonner en lui.
On apprécie beaucoup le non-dit dans le haïku, n’est-ce pas ? Pour le photo-haïku, c’est la même chose. Laissez un « non-dit » entre photo et haïku. Ou pour reprendre l’image du début : liez les deux délicatement.
Ainsi, deux créations en créent une troisième : le photo-haïku !
En cohérence avec ce raisonnement, j’ai sélectionné 19 créations de 16 photographes-haïkistes.
L’ordre dans lequel elles sont présentées n’est pas un classement. Il a été établi dans le souci de mettre en valeur les photo-haïkus et de rendre leur contemplation agréable.
Rendez-vous entre le 1er et le 30 septembre pour
le deuxième appel photo-haïku de l’année 2019
Éléonore Nickolay
Photos cliquables
saison nouvelle
son petit poing serré
autour de mon pouce
Angèle Lux
Mouchoir chiffonné
au fond de la poubelle
ses larmes d’hier
Patrick Fetu
vent du large
oublier enfin
abscisses et ordonnées
Danièle Duteil
cabane de pêcheur
il n’y a plus que le vent
qui revient du large
Gérard Dumon
un zeste de vent ~
caresses d’amourettes
sur la dune
Françoise Deniaud-Lelièvre
ta présence
Anne Delorme
ne vieillit pas
Lydia Padellec
Un dernier regard
de son sourire
balaye nos souvenirs
mon café sans sucre
jonchent le sol
un lapin
ils tissent
envol délicat
sur l’objectif
pour capter l’instant
sans le moindre arrêt